Cet article se propose d’examiner les formes prototypiques de transmission d’un manque
d’information dans la téléréalité, à savoir les interrogatives. À partir d’un corpus de dix épisodes
d’émissions différentes, nous tenterons d’établir des liens entre v
ariantes grammaticales (i.e. formes
morphosyntaxiques), configurations nucléaires (i.e. formes intonatives) et situations communicatives
(i.e. types d’interaction). Les résultats suggèrent que les formulations sans la particule
est -ce que
ni
l’inversion so
nt liées aux situations de communication directe. De plus, le choix du patron intonatif
semble être influencé par le marquage morphosyntaxique ainsi que par le type d’interaction
: les tons
hauts dans les questions ne contenant ni une inversion ni la parti
cule interrogative sont plus fréquents
que ceux dans les questions marquées structurellement. En outre, les tons hauts dans les interactions
directes sont plus fréquents que ceux dans les commentaires des voix
off
. Cette dernière observation
révèle que la
transmission du manque d’information s’accompagne donc d’une transmission du
caractère immédiat (conversation spontanée) ou intermédiaire (commentaire superposé) de la question.